Tout le monde à peur de prendre du poids !
Que vous soyez jeune, moins jeune, grande, petite, de n’importe quelle nationalité, riche, pauvre, intello, manuelle, à grande ouverture d’esprit, ou de ciboulot étriqué, de toutes morphos et tous gabarits, c’est un fait venu du fin fond ou devrais-je dire du bas fond des âges que le poids est un sujet « touchy » et que dans la vie d’une femme il fait appel à un contrôle et une attention permanente.
Dès notre plus jeune âge, on nous apprend à manger « avec parcimonie & bon escient », on nous dit « qu’il faut faire attention », que pour être aimées il faut rentrer ou rester dans les standards de beautés, qu’être hors normes médicales et sociétales, ce n’est pas être en santé, c’est être déviant, comme une ritournelle dans la tête pour que ça rentre par tous les moyens et que ça transpire par tous les pores de notre peau comme ça s’immisce dans notre ADN quitte à vous marteler l’affaire à coup de gourdin histoire que vous ayez bien intégré le machin qu’est de CONTRÔLEZ VOTRE POIDS BORDEL !
Bref pour synthétiser, prendre du poids = hors normes= pas aimable= paria= malade= bouuuuuuuh= beurk=très peu pour moi= à combattre à tout prix= grossophobie, vous voyez le truc arriver ?…
Gros comme un malaise de société.
Révolution des années 2000, les grands régimes à faire des « pépètes en masse » font leur apparition, tous ces WEIGHT WATCHERS, DUKAN, DUSHMOL, COHEN, KETO, et plus récemment COMME J’AIME, qui ne sont pas la pour vous aider à être en santé, mais vous faire perdre des kilos à coups de volonté et carences, de sous-alimentation à vous rendre fière d’avoir perdue 15 foutus kilos en moins de temps qu’il faut pour le dire, vous délestant d’une belle cagnotte, ne mentionnant surtout pas au passage que vous reprendrez le double bien plus vite que prévu en vous remettant à manger NORMALEMENT et que de facto, insidieusement ils vous amènent à commencer à faire le « yoyo » comme à vous sentir mal dans votre peau, obnubilée par le chiffre sur une balance qui devient alors votre pire meilleure amie.
Vous le voyez le mécanisme, le schéma bien ficelé du « schmilblick », les groupes de com’ et les banquiers derrière, leur façon immonde de faire des affaires sur votre dos comme sur vos peurs bien trop ancrées pour ne pas vous donner l’envie d’essayer quand même, alors que vous savez que ce n’est pas la bonne chose à faire, mais qu’il vous faut des résultat tout de suite, dans l’immédiateté de votre phobie qui gonfle, cette peur qu’on vous a apprise et à laquelle vous avez accordé tant de valeur ?
Grosse comme la peur de le devenir.
Le constat qui dérange aujourd’hui, c’est que le tour de taille des Françaises monte inexorablement d’années en années comme leurs angoisses à ne pas prendre, paradoxe effrayant de l’art et la manière de continuer à faire tous ce qu’il ne faut pas et de s’entêter à le faire, comme si nous n’avions pas compris qu’il fallait aller voir ailleurs pour évoluer, pour comprendre et apprendre de nos erreurs.
Et vous en arrivez à des stades ou votre corps ne veut plus se laisser faire comme un pantin à qui on ordonne de faire selon nos vœux du moment.
Et vous vous retrouvez avec une apparence qui n’est plus sous votre contrôle et qui vous pèse encore plus qu’avant.
Et vous culpabilisez parce que les batailles que vous avez menées, les efforts que vous avez faits, la rigueur, l’énergie, n’ont servis à rien à part vous épuiser comme on se noie à force de nager à contre-courant.
Et vous devenez cette GROSSE, plus ou moins, cette femme hors standards, qui porte en elle ce courage et cette ténacité dont elle ne s’est pas servie de la bonne manière.
Vous êtes cette femme « hors cadre physique » qui doit tout reprendre, réapprendre, repartir de zéro avec mille fois plus de chemin à faire parce qu’en plus de faire attention à sa santé pour de vraie cette fois-ci elle doit aussi affronter le regard de l’autre qui là « zieute » comme elle en a toujours eu peur, comme on lui a appris, d’éducation familiale à éducation sociale toute sa vie.
Et son apparence de femme devient l’apparence à fuir, celle que l’on regarde en biais, qu’on invective, que l’on moque, qui dérange, dégoute, qui mérite de faire parler d’elle, que l’on juge, que l’on rabaisse, que l’on se permet de commenter comme l’on souhaite sans qu’elle n’ait rien demandé à personne, comme si elle n’était déjà pas au courant de son état, ses contours, la silhouette dans laquelle elle est…
Gros comme le chemin vers l’acceptation de soi.
Puisque nous sommes des êtres de mouvements et que nos regards évoluent à force de vie, d’expériences, il est temps de partir à notre rencontre en faisant table rase.
D’abord on pardonne, à soi aux autres de n’avoir rien compris aux mécanismes de la prise et perte de poids, parce qu’on sait maintenant qu’il y a des enjeux bien plus personnels et sous-jasant derrière cette problématique et qu’il va nous falloir prendre du temps pour panser tous ces : Je croyais, J’aurais dû, Je voulais, Je pensais, J’ai cru….
Et puis on s’adresse à des professionnels compétents qui sauront aller voir au-delàs du mal être et de l’enveloppe charnelle pour y découvrir ce qu’il se cache derrière l’arbre qui cache la forêt.
Et on va à notre rythme, en décidant de nous prioriser comme on part en ballade à se reconnaitre, se découvrir, s’apprivoiser en changeant notre vision de nous-même, comme notre perception de la beauté ou de notre définition même de notre féminité.
Et on s’éduque soi comme les autres à ouvrir le spectre plus large, à arrêter de mettre les gens dans des cases, à nous rendre compte que la beauté d’une personne ne se résume pas à un tour de taille, immense soit-il, que chaque femme et chaque homme de cette terre devrait être considéré de la même manière, malgré les gouts et les couleurs, les perceptions et les saveurs.
Qu’il est indispensable de porter haut le massage qu’il faut absolument arrêter d’éduquer nos filles et nos fils à la peur de grossir, mais plutôt à la libre expression de qui ils sont dans leur entièreté d’être.
Conclusion personnelle.
La peur de grossir est dangereuse, la grossophobie aussi, l’une comme l’autre tuent !
Si vous êtes en surpoids ne courez pas faire des régimes débiles, mais prenez le temps de vous faire suivre si vous en ressentez le besoin par des personnes compétentes qui sauront analyser le pourquoi du comment de « l’affaire » et vous donner des pistes saines, et mécanismes éclairants sur votre comportement face à l’assiette et vous faire faire un véritable travail sur les causes et les effets de votre prise de poids.
Si vous avez du mal avec les personnes grosses, demandez vous pourquoi et essayez de comprendre pour changer vos habitudes et attitudes, parce que ça vous apprend quelque chose sur vous indéniablement et sur vos peurs.
Et pour finir, essayer à tout prix de prendre le contrôle de votre poids est néfaste pour votre santé mentale et physique, comme un drogué en manque de dose cela peut s’immiscer dans tous les pans de vos quotidiens, LÂCHEZ PRISE !
Point important !
Et ce n’est pas parce qu’on est gros, grosse, que l’on mange à outrance !
La médecine le sait aujourd’hui, les facteurs du surpoids sont multiples et la plupart du temps beaucoup plus psychologiques et émotionnels que physique.
Gros comme le mot de la fin,
Les visuels qui accompagnent cet article représentent la détresse d’une personne « hors norme » face à son mal être et le regard des autres, je les ai voulus forts, impactants, à capter l’œil, à faire comprendre, réfléchir.
Si vous avez déjà ressenti cela dite moi quelle image vous ressemble, si ce n’est pas le cas, laquelle vous impacte le plus et surtout que vous font elles ressentir ?
Je vous embrasse,
Emilie